La méditation de pleine conscience à l’école
- paulineborguet
- 26 mai 2023
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 7 juin 2023
Résumé :
Que penser de la diffusion des pratiques de méditation de pleine conscience dans les écoles françaises? L’objectif de cette note est de passer en revue les connaissances scientifiques sur leurs effets et de fournir des éléments de réflexion sur les bénéfices et les coûts potentiels associés à leur diffusion.
L’examen des études scientifiques révèle que, chez l’adulte, certaines formes de psychothérapies basées sur la pleine conscience ont prouvé leur efficacité. Chez l’enfant, certaines formes d’interventions, administrées à tous les élèves dans un contexte scolaire, semblent avoir des effets positifs modestes sur les symptômes d’anxiété et de stress. Les effets sur les compétences émotionnelles ou cognitives sont moins bien établis. Par ailleurs, ces interventions en milieu scolaire ne semblent pas poser de risque significatif.
Parmi les problèmes que soulève une éventuelle diffusion de ces pratiques, de nombreux intervenants et formateurs se présentent comme pratiquant la pleine conscience, sans que l’on puisse s’assurer que leurs pratiques soient conformes à celles ayant fait leurs preuves. Si elles ne l’étaient pas, les effets pourraient être nuls, voire dommageables. De plus, la pleine conscience, comme toutes les pratiques de bien-être et de développement personnel, est parfois une composante de mouvements religieux, spirituels, ou sectaires. Le meilleur moyen de prévenir ces risques est d’exiger que les intervenants aient reçu une formation certifiante à l’une des formes d’interventions ayant une bonne preuve d’efficacité, et exercent cette pratique conformément au protocole évalué.
Les pratiques de pleine conscience à l’école soulèvent encore de nombreuses questions. Leurs effets exacts, leurs conditions de mise en œuvre, les publics qui en bénéficient le plus, restent mal connus. Ces questions méritent des recherches supplémentaires qui devraient donc pouvoir être menés dans des écoles françaises, sous certaines conditions.
En conclusion, le CSEN ne voit pas de raison impérieuse d’interdire la pleine conscience et d’autres pratiques de bien-être dans l’éducation nationale, mais ces pratiques devraient être strictement encadrées. Compte tenu des nombreuses questions restant ouvertes, une possibilité pourrait être d’en limiter pour l’instant l’usage au cadre des recherches scientifiques. Une autre possibilité serait d’autoriser les pratiques sous réserve de conformité aux protocoles scientifiquement validés dans l’état actuel des connaissances.
Pour en savoir plus, je vous invite à consulter le document suivant :